Pollinarium
Une belle découverte dans le Morbihan, à quelques pas de la piscine à marée de Conleau près de Vannes : le
Pollinarium sentinelle de Vannes
Un objectif principal : obtenir les dates de pollinisation de « 19 espèces végétales du bassin vannetais identifiées par les allergologues pour leurs propriétés allergisantes » et en informer toute personne intéressée, comme les médecins, par exemple.
Ce pollinarium constitue ainsi un jardin de plante présentés en plein air au public.
Il s’agit d’un jardin bien entretenu (France oblige) et on y constate des arrosages à goutteurs intéressants, même si l’automatisme de l’arrosage n’est pas accessible.
Mais ce n’est pas tout. Car, outre une présentation documentée des espèces pollinisantes, étonnamment un véritable jardin potager s’y développe aussi.
Placer des comestibles dans un cadre allergisant évoque une dualité presque ironique des relations entre les plantes et l’homme, ce qui, au pays du caramel salé pimente (ou poivre) délicieusement une visite aigre-douce. Mais au-delà de cette dualité, un aspect pédagogique qui manque à mon avis trop souvent, même au Jardin des Plantes à Paris, enrichit le promeneur : divers renseignements sur chaque plantes présentés sur … ardoise, Bretagne oblige.
Une dimension informative est toujours un plus, comme des éléments de références (des QR codes, par exemple) menant sur des développements accessibles sur site ou mieux, un guide communicatif. Ici, s’il faut se contenter d’ardoises, elles sont assez inattendues et réellement bienvenues dans ce cadre. Pour le néophyte, elles constituent un savoureux éclairage sur des plantes souvent inconnues. J’aimerais ici vous faire découvrir une forme de jardin très plaisant à travers quelque images «documentées».
La Bourrache
BORAGO officinalis
Bourrache
Saveur iodée fait penser aux huîtres, concombre.
Avec modération (alcaloïdes)
Il faut relever qu’une autre plante de la région a un goût d’huîtres. Il s’agit de la Mertensia Maritima qu’on peut trouver dans la région, non sous forme sauvage, mais dans certains magasins. Son goût est fortement … maritime.
Le goût est évidemment un moteur important dans l’appréciation des plantes (comestibles). Mais bien d’autres connaissances les enrichissent et leur donnent un goût (intellectuel) supplémentaire qui permet de ne plus voir la Bourrache, par exemple, comme « de la mauvaise herbe ».
Ici, la saveur, plus bas des couleurs ou des connaissances qui peuvent faire apprécier les jardins à l’instar des muffins … aux pépites de chocolat.
La Chicorée
« De la salade ! », me direz-vous. Frisée, scarole, sauvage et même industrielle ! Le monde de la chicorée est si vaste qu’on se limitera ici à l’ardoise. Car, évoquer simplement la Chicorée frisée en mentionnant son autre nom d’endive frisée, par exemple, interroge immédiatement le mot endive et ses relations à la salade.
Cichorium
Chicorée
avant floraison les feuilles sont mangée cuites comme les épinards ou dans des plats de légumes.
Coquelicot
Papavert Rochas
Coquelicot
Les fleurs sont comestibles et décorent les plats. Les graines sont utilisées dans la pâtisserie. On en extrait aussi une huile fine.
Le coquelicot est évidemment une plante connue. Oui, mais pour un néophyte, elle ressemble beaucoup au … pavot.
«On appelle pavots toutes les papavéracées du genre Papaver, regroupant plusieurs espèces allant du coquelicot au pavot à opium. On appelle également pavots des papavéracées qui ne font pas partie du genre papaver comme le pavot de Californie ou encore le pavot bleu de l’Himalaya.»
Ouf, Wikipedia spécifie …
Épilobe hérissée
Une plante relativement peu connue semble-t-il. Mais l’occasion est belle de la présenter à travers un planche de 1949 de Jan Kops présentée sur Wikipedia.
Epilobium Hirsutum
Epilobe hérissée
Les feuilles de la rosette se consomment en salade. Elles ont une saveur piquante et un peu âcre.
Armoise commune
Ou armoise citronnelle. Dommage, si j’avais lu avant, j’aurais goûté ses belles feuilles.
Artemisia vulgaris
Armoise commune
Jeunes pousses, ébouillantées, utilisées comme condiments. Saveur camphrée, amères.
Hysope
Il s’agit d’un arbrisseau à l’histoire symbolique fort intéressante. On la trouvait dans les « jardins de simples », terme fort intéressant pour décrire les jardins botaniques. De nos jours, en pensant au jardin botanique de Neuchâtel par exemple, on pense plutôt à l’Université. La simplicité est-elle devenue complexe … ?
« Un jardin médicinal, appelé aussi en latinhortus medicus, herbularius, erbarium botanicum, hortus botanicus (au sens plus large de jardin botanique) ou jardin de simples, est un lieu où l’on cultive particulièrement des plantes aux vertus médicinales appelées également simples ou plantes officinales. On y retrouve aussi souvent des plantes condimentaires comme le thym, la sauge, la mélisse, l’hysope. »
Hyssopus officinalis
Hysope
Fraiches, feuilles et fleurs relèvent les salades. Chaude, c’est un ingrédient pour les sauces et les farces. Saveur mentholée et camphrée.
Cardamine des prés
« La cardamine des prés est une plante moyenne (30 à 40 cm de haut) à fleurs roses ou blanches.
Elle pousse dans les prairies humides.
La cressonnette ou cresson des prés ressemble au cresson de fontaine mais en plus piquant. Il se cultive dans de petits raviers sur de la mousse.
La cressonnette apporte une saveur piquante aux sandwiches et autres crudités. Elle peut également se servir en garniture de mets variés. » Wikipedia
Cardamine pratensis
Cardamine des prés
Feuilles de la rosette en salade. Fleurs dans les plats froids.
Benoite commune
Gelim Urbanum
Benoite commune
Racines fraîches parfument les bouillons, les sauces
Encore une plante aux propriétés médicinale importante et à l’histoire presque … guerrière.
Petite camomille
Chamomilla Recutita
Petite Camomille
Des fleurs aromatisent les tisanes. Peut servir à préparer les limonades.
« Camomille sauvage, Matricaire camomille, Petite Camomille, (Matricaria recutita) , […] elle est parfois appelée Camomille allemande ou Camomille vraie ou Matricaire tronquée. ». On comprend parfois pourquoi on y comprends rien en botanique. Certes, la diversité langagière et tout aussi importante que la diversité biologique, mais cela donne beaucoup à apprendre.
Capucine
Tropaeolum mejus
Capucine
Attire les pucerons qui sont alors moins présents sur les plants à proximité. Excellent couvre sol.
On ne la présente plus. Décoration gustative sur les assiettes, son rôle sur les pucerons est identique à la salade à tondre pour les limaces. Ce qui devrait donner à réfléchir …
Thym serpolet
Thymus serpylum
Thym serpolet
Éloigne les mouches blanches. Protège les choux.
Avec le basilique, thym, romarin et menthe sont les plantes aromatiques qu’on trouve communément presque partout.
Romarin et Menthe pouliot
Rosmarinux officinalis et Mentha pulegium
Romarin et menthe
Finalement, ce pollinarium est une ballade comptée dans l’univers des pollens dont je n’ai pas du tout parlé ici. Car les ardoises des comestibles étaient aussi présentes pour présenter les pollens.
Et cela allait encore plus loin, puisque d’autres plantes intéressantes pour les oiseaux étaient présentes, comme le millepertuis, par exemple. Une ouverture sur le rôle des plantes sur la faune est donc présente, de même que celui des insectes par la présence d’un hôtel à insectes.
Millepertuis perforé
Millepertuis perforatum
millepertuis perforé
Ces fleurs procurent des graines aux oiseaux et elles attirent donc de nombreux granivores.
Ce mélange des genres, santé, alimentation et biologie, dans sa simplicité est un vrai bonheur. Tout au plus pourrait-on faire plus en indiquant sur les panneaux de quoi se documenter plus sur internet par l’ajout de QR-codes.
Il faut aussi souligner que les plantes présentes dans l’évocation ci-dessus étaient bien plus nombreuses que celles figurant dans cet article.
Il faut donc remercier tous les acteurs de cette belle initiative qui mériterait une information sous la forme d’un site dédié plutôt que la simple page actuelle.
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